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Oaxaca en données

Situation Géographique :

Le Oaxaca touche les états du Guerrero et de Puebla au Nord ; le Chiapas et l’état de Veracruz, à l’Est ; l’Océan Pacifique, au Sud. Le Oaxaca a une superficie de 95.364 km2, ce qui représente 4,85 % de la superficie du pays.
Superficie
0 Km2
4,85 %

De la superficie du pays.

Régions et Municipalités :

L’état du Oaxaca se divise en 12 régions : 

Cañada, Mazateca, Mixteca Baja, Mixteca Alta, Chinantla, Sierra Zapoteca, Région Mixe, Valle de Oaxaca, Mixteca de la Costa, Sierra del Sur, Istmo et Chimalapas.

Il a pour capitale la ville de Oaxaca de Juárez. Cet état est composé de 570 municipalités, ce qui correspond quasiment à 25% du total national. Dans 418 municipalités les autorités sont élues de manière traditionnelle, en assemblée.

Le Oaxaca fait partie des états mexicains présentant l’une des plus faibles densités de population, avec un taux de 42 habitants par km2 tandis qu’au Chiapas la densité est de 61 habitants par km2.

Population Autochtone :

habitants de l'état
0
1°

du pays en termes de population indigène

32,2 %

sont indigènes (en utilisant comme critère les personnes de plus de 3 ans qui parlent une langue indigène)

65,7 %

de personnes se considèrent comme autochtones, l'état ayant la plus grande population dans cette catégorie ethnique dans le pays.

L’État du Oaxaca est le premier du pays en termes de population indigène : sur les 3.967.889 habitants de l’état, 32,2 % (1.205.886 personnes) sont indigènes (en utilisant comme critère les personnes de plus de 3 ans qui parlent une langue indigène).
Si le critère de l’auto-inscription est utilisé, 2.607.917 (65,7 %) de personnes se considèrent comme autochtones, l’état ayant la plus grande population dans cette catégorie ethnique dans le pays.
Principaux peuples parlant une langue indigène, personnes âgées de plus de 3 ans :
    • 405.583 Zapotèques (33,6% de la population indigène)37%
    • 266.767 Mixtecos (22,1%)22%
    • 179.856 Mazatecos (14,9%)15%
    • 114.673 Mixes (9,5%)10%
    • 107.431 Chinantecos (8,9%)9%
    • 50.697 Chatino (4,2%)4%

    Sources : Recensement intermédiaire INEGI 2015 ; Commission Nationale pour le Développement des Peuples autochtones (CDI) 2018

    En utilisant le critère de la langue, il y a 245 municipalités dans l’état où plus de 40% de la population parle des langues autochtones, ce qui représente presque la moitié du nombre total de municipalités à Oaxaca. La Sierra Norte est la région qui compte le plus grand nombre de personnes parlant une langue autochtone (sept habitants sur dix). La région ayant le pourcentage le plus faible est celle des Valles Centrales où seulement deux habitants sur dix présentent cette caractéristique. Il existe plusieurs municipalités où plus de 98 % de la population parle une langue indigène, comme San Juan Petlapa, Santa Catalina Quierí, Mixistlón de la Reforma, San Juan Yatzona et San Lucas Camotlán.

    Source : Recensement intermédiaire INEGI 2015

    Us et Coutumes Autochtones :

    “Dans la pratique, les communautés autochtones maintiennent leur propre forme de gouvernement et leurs systèmes normatifs, mieux connus comme « us et coutumes ». Ce terme ne se réfère pas à un code informel de croyances religieuses, culturelles et sociales : c’est un système de normes collectives que les communautés autochtones ont construit au travers des siècles. Celui-ci n’est pas infaillible, mais il a fait preuve de flexibilité, de cohérence et de capacité de coexistence avec le système mis en place par le gouvernement moderne. Un des axes fondamentaux qui gouverne la vie autochtone actuelle au Oaxaca est l’assemblée communautaire. Ceux qui l’intègrent se reconnaissent entre eux comme membres de la communauté. Tous les chefs de famille, hommes et femmes, assistent aux réunions. Les participants délibèrent entre eux, à voix haute sur les sujets d’intérêt pour leur village afin de parvenir à un consensus. Les autorités élues président l’assemblée. Il existe différents types d’assemblées : la domestique élargie, celle du quartier ou de la section, celle de la municipalité, la civile, la religieuse et celle qui concerne les thèmes agraires. L’assemblée communautaire est le produit et le point culminant de ces autres niveaux d’assemblées ; c’est, en fait, le niveau maximum d’autorité autochtone. La vie politique dans les communautés au Oaxaca s’organise par le biais d’un système de postes de responsabilité. Ce système gouverne la vie de tous les hommes : de la jeunesse à la vieillesse, ils ont l’obligation d’effectuer un service périodique gratuit en faveur de leur village en acceptant des postes de responsabilité à l’intérieur de l’organisation municipale.”

    Source: www.gobiernodeoaxaca.gob.mx

    Le 30 août 1995, le Congrès de l’état a approuvé une réforme du Code des Institutions Politiques et Procédures Électorales du Oaxaca. L’objectif de cette réforme était de reconnaître la possibilité d’élire les autorités municipales suivant les us et coutumes autochtones. En mars 1997, les articles 25, 29 et 98 de la Constitution Politique Locale ont également été modifiés pour rendre plus explicite la reconnaissance des droits électoraux des peuples autochtones du Oaxaca. Finalement, en 1998, la Loi portant sur les Droits des Peuples et Communautés Autochtones du Oaxaca a été publiée. Elle est considérée comme la plus avancée du pays en matière de droits autochtones.

    Population d'ascendance Africaine :

    Au Oaxaca, 196,2 mille personnes se reconnaissent comme Afro-Mexicaines et représentent 4,9% de la population de l’état. Il y a plus de femmes qui déclarent faire partie de cette population (102.6 mille) que d’hommes (93.6 mille).

    Source : INEGI Recensement Intermédiaire 2015

    Les Inégalités Sociales :

    Selon les indicateurs socio-économiques du Conseil National de Population (CONAPO, 2010), le Chiapas, le Oaxacaet le Guerrero forment un triangle d’extrême pauvreté au Sud du pays.

    Source : CONAPO 2010

    des 100 municipalités qui présentent l'indice de développement humain le plus bas du pays se trouvent au Oaxaca
    0

    Dans 216 municipalités

    de la population est considérée comme fortement marginalisée
    0 %
    est considérée comme marginalisée
    0 %

    Les régions les plus touchées sont la Sierra Sur, la Cañada, Papaloapam et Istmo.

    Source : INEGI Recensement Intermédiaire 2015

    Revenus :

    • 1,5 million de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté extrême (37,4 %).

       

    • 2,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (69 %).

       

    • Au Oaxaca, l’état où le degré d’informalité du travail est le plus élevé, 1,7 million d’habitants sont employés, dont 74 %, soit 1,3 million, reçoivent de zéro à 5.300 pesos par mois, soit deux salaires minimums par mois. Cela signifie que 62 % de la population active gagne moins que le coût du « panier alimentaire » de base.

       

    • 47,3 % des foyers bénéficient d’au moins un programme gouvernemental.

       

    • 31,7% de la population active travaille dans le secteur primaire, 20,1% dans le secteur secondaire et 48,22% dans le secteur tertiaire. La forte participation aux activités agricoles est encore plus importante dans les communautés indigènes de l’état où le modèle d’agriculture domine. Celui-ci ne permet pas de dégager des excédents agricoles avec lesquels on pourrait avoir un revenu économique plus important.

     

    Sources : Indice de tendance de la pauvreté au travail (ITLP), CONEVAL 2018 ; Enquête nationale sur l’emploi et la profession INEGI 2018

    • En 2015, selon la Banque du Mexique, les envois de fonds de la part de membres de leur famille vivant hors du Guerrereo s’élevaient à 1.288,7 millions de dollars (6e place dans le pays, puisqu’elle concentre 5,2 % du total national). 6,7 % des ménages reçoivent des envois de fonds de personnes vivant à l’étranger et 7 % de personnes vivant dans un autre état.

    Source : Enquête INEGI sur les échanges en 2015

    37,4

    (%) vivent en dessous du seuil de pauvreté extrême

    69

    (%) vivent en dessous du seuil de pauvreté

    de la population active gagne moins que le coût du « panier alimentaire » de base
    0 %
    des foyers bénéficient d'au moins un programme gouvernemental
    0 %

    Droit à un Logement Digne :

    Un grand nombre de maisons ne profite pas des conditions minimales d’un logement digne, avec de très fortes variations selon les municipalités
    25.1 %

    Le manque de qualité et d'espace dans les logements


    58.3 %

    Le manque d'accès aux services de base


    85,4 %

    des maisons ont l'eau courante

    24,9 %

    des logements ont un sol en terre battue

    49 %

    n'ont pas de système de drainage

    95,3 %

    des foyers ont l'électricité

    14,1 %

    des foyers dans l’état sont considérés comme présentant un certain niveau de surpeu-plement

    Seuls 16,2 %

    d'un téléphone portable

    54,2 %

    tienen un celular

    13,6 %

    d'accès à Internet

    21,4 %

    des ménages ont une voiture ou une camionnette

    74,1 %

    un téléviseur

    Source : CDI, Indicateurs socio-économiques des peuples indigènes du Mexique, 2015 ; Recensemenr intermédiaire INEGI 2015 ; CONEVAL 2018 ; Enquête nationale sur la disponibilité et l’utilisation des technologies de l’information 2018

    Education :

    Scolarisation

    Au Oaxaca, pour de nombreuses personnes, en particulier les peuples originaires, et plus encore les femmes, le droit à l’éducation n’est pas respecté pour diverses raisons. La situation de pauvreté oblige les enfants à travailler afin d’améliorer l’économie familiale. En outre, de nombreuses communautés isolées ne disposent pas d’infrastructures adéquates pour faciliter l’éducation (manque de salles de classe, de mobilier, de livres, de services de base, manque d’enseignants, classes surchargées…). Quelque 27,1 % de la population souffre d’un retard scolaire.

    De la population de plus de 15 ans :

    11.8 %

    n'a pas du tout été scolarisée


    51.38 %

    de la population âgée de 15 ans et plus


    a une éducation de base incomplète

    La durée moyenne de la scolarité est de

    7.5 ans

    ce qui équivaut à un peu plus que la première année du secondaire
    (avant-dernière place au niveau national avant le Chiapas)

    La durée moyenne de la scolarité pour la population autochtone dans l'état est de

    5.4 ans

    ce qui signifie que la majorité ne termine pas l'enseignement primaire

    Source : Recensement Intermédiaire INEGI 2015 ; CONEVAL 2018

    Analphabétisme

    3ème

    rang du pays


    après le Chiapas et le Guerrero, en termes d'analphabétisme
    13 %

    de sa population


    analphabète

    32 municipalités du Oaxaca ont un taux d'analphabétisme de plus de

    34 %

    de leur population


    +25,1 %

    pourcentage d'analphabétisme parmi la population autochtone âgée de 15 ans et plus

    16,3 %

    femmes qui ne savent ni lire ni écrire

    9,9 %

    hommes qui ne savent ni lire ni écrire

    13.4 %

    de la population autochtone de plus de 3 ans est monolingue


    Santé :

    Malnutrition

    Le manque d'accès à la nourriture est de

    27.9 %

    de la population vit en situation d'insécurité alimentaire (11,4% gravement)
    0 %

    Au moins

    enfants âgés de zéro à cinq ans souffrent de malnutrition au Oaxaca, selon les données du « Reloj de la malnutrición », un instrument de l'Institut national des sciences médicales et de la nutrition Salvador Zubirán
    0

    Selon l’UNICEF, ceci place le Oaxaca à la deuxième place en termes de risque nutritionnel plus élevé dans le pays

    La malnutrition est la

    cause de mortalité au Oaxaca
    0 ème

    Entre 2010 et 2017, plus de 5.000 personnes sont mortes de faim dans cet état

    Source : CONEVAL 2018 ; « La situation des enfants et des jeunes les plus vulnérables au Mexique en 2015 », World Vision Mexico ; INEGI 2017

    Mortalité

    De façon générale, le Oaxaca a le

    8ème

    taux de mortalité national


    le plus élevé avec 6 décès pour mille habitants

    Le taux de mortalité infantile est de

    17.3

    décès d'enfants de moins d'un an pour mille naissances vivantes


    Oaxaca occupant la deuxième place la plus basse au niveau national.
    La moyenne pour les pays de l'OCDE est de 3,9

    La mortalité maternelle au Oaxaca est de

    45.9

    décès pour 100 000 naissances du fait de complications de la grossesse, de l'accouchement ou de la puerpéralité


    huitième place au niveau national

    Source : INEGI 2015 et 2016

    Accès aux services de santé

    Le manque d'accès aux services de santé touche

    16.3%

    de la population


    Au Oaxaca, on compte

    1.2 médecin

    pour mille habitants


    et un spécialiste pour 2222 habitants
    (soit environ deux fois moins que la moyenne nationale).
    Au cours des dix dernières années, le pourcentage de la population ayant droit aux services de santé est passé de 22,6 % en 2000 à 56,0 % en 2010 et 66,5 % en 2017. Malgré les progrès enregistrés quant aux ayants-droit, l'affiliation à un système de sécurité sociale, une institution ou un programme ne garantit pas, de manière nécessaire, que l'accès aux services se fasse avec opportunité et qualité, reconnaît le CONEVAL lui-même.

    Source : Diagnostic du droit à la santé CONEVAL 2018

    Terre :

    Le Oaxaca continue à être l’une des entités ayant le moins de population urbaine, puisque seulement 25,6 % de sa population réside dans des villes de 15.000 habitants ou plus. Cependant, la répartition territoriale de la population se caractérise par sa concentration dans quelques zones et sa dispersion dans un grand nombre de localités de moins de 2.500 habitants. 51,6% de la population réside dans des localités qui ne dépassent pas ce nombre d’habitants. Les grandes villes de l’état sont concentrées dans les régions de Valles Centrales, Cuenca de Papaloapan et l’Isthme.

    Source : Recensement intermédiaire INEGI 2015

    Le choc des visions

    Le concept de terre n’est pas le même pour les peuples indigènes que pour la population métisse. Les peuples autochtones conçoivent la terre de manière intégrale, la « Madre Tierra » (Terre Mère), sacrée et collective, que ne peut pas être vendue. Au Mexique prédominent les régimes de propriété « ejidale » et communale de la terre :

    EJIDOS

    Chaque membre de ce groupe (ejidatario) reçoit une parcelle de terre, et toute décision qui a trait à ces terres doit être prise par l’assemblée des « ejidatarios » dans sa totalité.

    TERRES COMMUNALES

    La terre appartient à l’ensemble des membres de la communauté, et par conséquent, les bénéfices qu’elle génère sont redistribués entre tous.

    Sur les 9 millions 536,4 mille hectares de territoire appartenant à l'entité, 7 millions 784,6 hectares sont des biens sociaux. En d'autres termes, sur le territoire de Oaxaca, 81,3% sont des ejidos ou des terres communales.

    Source : Registre national agraire 2018

    Conflits Agraires

    L’existence de divers systèmes de propriété a contribué à la prolifération des conflits agraires et territoriaux. Les conflits agraires ont engendré un grand nombre de morts, de blessés, de déplacés et de détenus causés par des conflits agraires.

    En 2018, selon le Secrétariat général du gouvernement de l’état du Oaxaca, il y a plus de 400 conflits agraires ou frontaliers, principalement dans les régions des Valles centrales, de la Mixteca et de la Sierra Sur.

    @ SIPAZ
    Les conflits agraires surgissent à cause des :
    • Ambiguïtés et vides juridiques relatifs aux droits et aux titres de propriété, depuis des décennies, voire des siècles ;
    • Existence de plans qui se chevauchent à la suite de la remise de documents altérés par les autorités agraires ;
    • Désaccords quant aux limites territoriales ; y compris les limites entre les états (cas de Chimalapas avec l’état voisin du Chiapas) ;
    • Occupations illégales des terres par des éleveurs et exploitants forestiers qui agissent sous la protection et avec le soutien des autorités ;
    • Réponses inadaptées des autorités à la résolution de ces conflits
    • Conflits à la fois internes et entre groupes ou organisations sociales et indigènes.

    Voir également :