PRÉSENCE INTERNATIONALE ET ACCOMPAGNEMENT

CHIAPAS

Missions civiles d’observation

• Du 29 au 31 mai, nous avons participé à la “Mission Civile d’Observation de la Crise Humanitaire des Personnes Migrantes et des Réfugié-e-s dans le Sud-Est du Mexique”, mise en place par 24 organisations académiciens et journalistes. Cette mission a visité plusieurs check-points et instances migratoires sur la Côte et à la frontière sud du Chiapas, “dans le but de renforcer le processus de documentation et d’accompagnement réalisé par les organisations locales suite aux exodes massifs ayant traversé l’Amérique centrale au cours de ces derniers mois”.
• Du 1er au 3 juin, nous avons visité un campement composé de plus de 400 personnes déplacées à la frontière sud, deux ans et un jour après leur expulsion forcée de la communauté de Laguna Larga (Guatemala) vers le Mexique.
• En juin, nous avons participé à une mission civile d’observation afin de sécuriser l’entrée des migrant-e-s dans le pays via la route alternative du “corridor central” (passant par Comitán, Comalapa et par d’autres communes situées dans les montagnes du Chiapas).

Zone Hauts Plateaux

• Au mois de mai, des responsables de notre direction se sont réuni-e-s à Cancuc avec des membres du Mouvement pour la Défense de la Vie et de la Terre (Modevite). Ces derniers nous ont confirmé leur opposition à la construction du grand réseau routier entre San Cristóbal de Las Casas et Palenque, considérant que ce projet ne bénéficiera pas aux communautés de la zone concernée.
• En juin, nous avons rendu visite aux personnes déplacées originaires de Colonia Puebla (municipalité de Chenalhó), dans l’espace qui leur a été attribué temporairement à San Cristóbal de Las Casas.
• En août, nous avons accompagné un pélerinage organisé à San Cristóbal de Las Casas par la Société Civile Las Abejas, à laquelle ont participé plusieurs organisations du pays, dont celle du Pueblo Creyente/Peuple Croyant. Cette marche a eu lieu douze ans après une décision de la Cour Suprême Nationale de Justice qui a permis la libération de “20 paramilitaires impliqués directement dans l’exécution du massacre d’Acteal”, une décision qui faisait partie d’”une stratégie politique visant à éviter qu’une enquête ne soit ouverte à l’encontre des auteurs intellectuels du massacre”.

Zone Selva Norte

• En juin, nous nous sommes réuni-e-s avec plusieurs organisations citoyennes, sociales et ecclésiastiques dans les municipalités de Palenque et de Chilón.
• Au mois d’août, nous avons participé à un processus d’analyse de risques et de stratégies de défense suite aux menaces que le Centre des Droits des Indigènes (CEDIAC AC) et la Mission Jésuite de Bachajón ont reçues, dans le cadre de leur travail d’accompagnement auprès de mouvements indigènes revendiquant leur droit à la libre détermination via la constitution de gouvernements communautaires à Chilón et à Sitalá.

Zone frontalière

• En mai, nous avons participé à une réunion d’analyse conjointement à de nombreux acteurs de la société civile et du clergé local afin de discuter du contexte actuel de la région.

Perspective de genre

• En mai et en août, nous avons assisté à l’Assemblée trimestrielle de la Coordination Diocésaine des Femmes (CODIMUJ), à San Cristóbal de Las Casas.
• En juin, malgré les menaces pesant sur l’organisation, nous avons accompagné une marche organisée à San Cristóbal de Las Casas par la communauté Lesbienne, Gay, Bisexuelle, Transgenre, Transsexuelle, Travesti, Intersexuelle, Queer, Asexuelle et autres identités (LGBTTTIQA+).
• En juin, nous avons participé au Forum “Amour, bienveillance et Droits des Peuples sur leur Patrimoine Bioculturel”, organisé à l’initiative du Centre des Droits de la Femme du Chiapas à San Cristóbal de Las Casas.

Prisonniers

• À partir du mois de mai, nous avons rendu visite au moins une fois par mois aux prisonniers membres des organisations “Solidarios de la Voz del Amate” et “La Voz de Indígenas en Resistencia”, au centre pénitentiaire de San Cristóbal de Las Casas. Ces deux organisations sont adhérentes à la Sixième Déclaration de la Jungle Lacandone de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). Nous avons également assisté à divers événements publics organisés par le Réseau “No estamos todxs” afin de visibiliser leur cas. En juin, nous avons accompagné des activistes et proches des prisonniers au cours d’un jeûne de douze heures face à la Cour pénale de San Cristóbal, en solidarité avec ceux d’entre eux qui avaient entamé une grève de la faim pour exiger leur libération.

Événements

• En mai et en août, nous avons assisté à l’Assemblée du Peuple Croyant/Pueblo Creyente du diocèse de San Cristóbal de Las Casas.
• En juin, nous avons assisté en tant qu’observateurs/trices à la prise symbolique de la garnison militaire de San Cristóbal de Las Casas par les sœurs tzeltales Ana, Beatriz et Celia González Pérez, afin d’exiger que justice leur soit rendue pour la torture et les viols qu’elles ont subis il y a 25 ans par des militaires dans la municipalité d’Altamirano. Elles ont été accompagnées par des dizaines de membres d’organisations de la société civile, des femmes de la Société Civile Las Abejas et des membres du diocèse de San Cristóbal de Las Casas.
• En juillet, nous avons assisté à une conférence de presse au cours de laquelle des défenseur-e-s de l’environnement et de la Terre Mère issu-e-s de différentes zones de San Cristóbal de Las Casas ont exprimé leur préoccupation face à la situation critique qu’ils et elles traversent actuellement dans la ville, en particulier ceux du mouvement de la colonie Maya.
• En juillet également, nous avons assisté en tant qu’observateurs/trices au forum organisé à San Cristóbal de Las Casas dans le cadre du Processus de Consultation Libre, Préalable et Informée au sujet de la Réforme Constitutionnelle et Légale portant sur les Droits des Peuples Indigènes et Afro-mexicains.

OAXACA

• En juin, nous avons assisté à la Rencontre régionale “L’Isthme est à nous”, à laquelle ont participé pas moins de 21 municipalités des états de Oaxaca et de Veracruz et à laquelle ont assisté 350 autorités communautaires, des professeur-e-s de la section 22 de la Coordination Nationale des Travailleurs-euses de l’Éducation (CNTE) ainsi que des organisations de défense des droits humains.
• En août, nous avons effectué pendant une semaine plusieurs visites au cours desquelles nous nous sommes entretenues avec diverses organisations dans la ville de Oaxaca, parmi lesquelles Unitierra, Consorcio para el Diálogo Parlamentario y para la Equidad de Género /Consortium pour le Débat Parlementaire et pour l’Équité de Genre, Tequio Jurídico, EDUCA, BARCA-DH, Ser Mixe et le Comité Ixtepecano pour la Défense du territoire. Nous étions également présent-e-s lors de la Guelaguetza alternative organisée à San Martín de los Cansecos (Oaxaca) par plusieurs communautés zapotèques de la zone des Valles Centrales, membres du “Front ‘Non à la Mine, Oui à un Futur pour Toutes et Tous’”.

INFORMATION ET FORMATION PRATIQUE

DÉCISIONS ET ACTIONS URGENTES

• Déclaration pour assurer la sécurité de l’équipe de la Mission de Bachajón et du CEDIAC au Chiapas (Réseau pour la Paix, 20 juin 2019).

VISITES, DÉLÉGATIONS ET TOURNÉES

• Nous avons reçu la visite de délégations, d’étudiant-e-s, de journalistes et de membres de notre coalition, souhaitant connaître ou approfondir leur connaissance au sujet de la conjoncture actuelle dans les états du Chiapas, de Oaxaca et du Guerrero, ainsi qu’au sujet du travail du SIPAZ. Au mois de juillet, nous avons organisé pendant une semaine la venue d’une délégation de Global Exchange (États-Unis).
• En août, nous nous sommes réuni-e-s avec des membres de la Semaine du Missionnaire à La Haye, aux Pays-Bas.

RELATIONS PUBLIQUES

• À la fin du mois de mai, nous nous sommes réuni-e-s avec Fernando Pérez Robles de la Direction des droits humains et Cesar Argueta, assistant des délégations gouvernementales, afin de leur transmettre nos vives préoccupations au sujet de plusieurs cas de déplacements forcés au Chiapas.
• En juillet, nous nous sommes entretenu-e-s avec les ambassades du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et de la Suède à San Cristóbal de Las Casas.
• À deux reprises, nous avons accompagné des personnes déplacées de la communauté de Banavil (municipalité de Tenejapa) lors de réunions avec des autorités de l’état et de la-dite municipalité pour chercher une solution à leur problème.

ÉDUCATION POUR LA PAIX

• En mai, nous avons dirigé un atelier d’analyse de contexte avec le Réseau des femmes chiapanèques contre la violence et pour le droit à vivre en paix, à San Cristóbal de Las Casas.
• En juin, nous avons dirigé un atelier de travail lors de la Rencontre d’analyses convoquée par les Services et l’Assistance pour la Paix (Serapaz) à Ocosingo, à laquelle ont participé plus de 50 personnes des zones Altos et de Selva de Chiapas.
• En tant que membres du Réseau de Soutien à la Terre Mère/ Red de Apoyo a la Madre Tierra (RAMAT), nous avons consacré au mois de juillet une journée et demi de travail à la question du respect de la Terre Mère à travers les fondements bibliques et la théologie indienne, en présence de représentant-e-s des diverses paroisses du diocèse de San Cristóbal de Las Casas.
• En août, nous avons dirigé un atelier d’analyse de contexte lors de la Rencontre de théologie indienne “Les rêves de Dieu et les rêves de notre coeur” ayant eu lieu à Huixtán.

 FORMATION INTERNE

• En juin, nous avons pris part à un espace d’analyse et de réflexion stratégique au sujet de la façon par laquelle la communauté internationale devrait appréhender la crise des droits humains qui sévit à la frontière sud. Le Mouvement Suédois pour la Réconciliation (SweFOR) et l’organisation Voces Mesoamericanas/Voix Centraméricaines étaient également présent-e-s.
• En juin également, nous avons participé à un atelier de sécurité digitale dirigé par le collectif Sursiendo, dans le cadre du processus initié en 2018.

RELATIONS INTERNES

• Nous avons assisté aux réunions bimensuelles du Réseau pour la Paix, espace de réflexion et de pratiques intégré par 10 organisations cherchant à soutenir et renforcer les processus de pacification et de réconciliation dans l’État du Chiapas.
• En avril, nous avons participé à un des séminaires virtuels (webinars) que le Comité Central Mennonite tient en ligne tous les deux mois avec ses partenaires au Mexique par le biais d’une présentation intitulée “Le défi des droits humains au Mexique et le rôle des Églises catholique et évangélique”.